Remerciements

Réjane et Daniel LABBÉ de l'association LES MODES AU FIL DU TEMPS remercient chaleureusement Monsieur Pierre IVANOFF de l'association LES AMIS DE VINTEUIL de la confiance témoignée en les mettant en contact avec Monsieur Luc FRAISSE, président du PRINTEMPS PROUSTIEN et Monsieur Jérome BASTIANELLI, président de la Société des AMIS DE MARCEL PROUST.

Un remerciement particulier à Madame Martine CHAUVEAU de la Maison de Tante Léonie qui nous a facilité le montage et le démontage de cette exposition.  

chez tante Léonie : Elisabeth AMIOT, née PROUST vers 1880 

Sans vouloir dresser une fresque historique des familles AMIOT, PROUST et WEILL, Réjane et Daniel ont souhaité vous faire découvrir cette société bourgeoise entre 1870 et 1885.

Robert et Marcel PROUST vers 1877

La maison de Tante Léonie

La maison de Tante Léonie se prête parfaitement à ce voyage dans le temps, car elle a gardé un peu de l'atmosphère de ce début de IIIème république et nous avons choisi une ambiance tamisée avec des éclairages parcimonieux et des bougies vacillantes. 

Dans ce décor qui inspira Marcel PROUST lors de ses séjours printaniers avec son frère Robert entre 1877 et 1880, les personnages en costume d'époque vont animer les quatre pièces du rez-de-chaussée sous forme de tableaux.

La mise en scène

Pour les besoins de notre scénario, l'association "La maison de Tante Léonie" nous a autorisé à ranger dans les placards les objets et ustensiles de cuisine du début du XXème siècle. 

La pièce éclairée naturellement se prête à un tableau représentant la préparation d'un goûter pour les enfants. 

Notre décor 1880 se met en place avec cette chocolatière sur le fourneau et ce service en porcelaine sur la table prêt à recevoir la crème au chocolat, tant prisé par le jeune Marcel.  

La cuisinière

En cette année 1880, la cuisinière Françoise, en réalité Ernestine Gallou, est âgée de 25 ans. 
Elle porte, sous son tablier de lin, une sobre robe en étamine de laine couleur café au lait.
En effet, il n'est pas rare que les domestiques soient gratifiées par la maîtresse de maison d'un vêtement passé de mode.

Le petit parisien

Il pourrait s'agir du petit Robert qui va avoir bientôt 7 ans. Jusqu'à cet âge et à cette époque, garçons ou filles portent le même type de vêtements, donc rien d'anormal de voir un garçon en robe.

Depuis trois ou quatre ans, les couturiers parisiens font appel aux brodeurs du pays bigouden, et notamment à la Maison Pichavant de Pont-l'Abbé, qui parent ces dits "costumes bretons" de broderies et de boutons inspirés de différents terroirs de Bretagne. 

Si la silhouette et la coupe restent très parisiennes, la présence de parements en velours et la combinaison du gilet écru et du chupen en drap de laine glazig brodé sont d'inspiration bretonne. 

Il ne s'agit nullement de déguisement ni de travestissement , mais bien d'une mode spécifique et qui sera appliquée également au vestiaire féminin jusqu'à la fin du XIXème siècle.

La mise en scène

La suspension centrale à la verrine verte et les bougies placées sur la cheminée éclairent cette scène de petit dîner bourgeois.

Pour le vestiaire féminin, nous avons choisi une dominante de tenues printanières en lin ou en coton aux motifs imprimés. 

Seule la soie se retrouve chez les enfants dans les costumes en velours aux teintes bleues plus ou moins foncées. 

De retour du jardin

Cette jeune femme porte une tenue d'après-midi à la mode en 1881-1882. 
En lin, cette robe est imprimée d'un semé de petits motifs anthracite et rouge et agrémentée de volants plissés.

Pour la promenade au jardin, le chapeau dit "de prairie" préserve le visage et la nuque des rayons du soleil.

L'adolescente

Cette jeune fille est habillée d'une robe très à la mode depuis 1877.
En coton bleu ciel, elle est bordée de volants plissés, de passementeries blanches et de volants aux broderies rouges et bleues.

Les madeleines

Ces deux garçons portent des costumes de modes légèrement différentes. 
En 1880, la mode est aux vestes à basquines et en 1885, la mode est aux vestes longues.

La maîtresse de maison

Cette femme est habillée d'une robe en coton de teinte prune imprimé de bouquets de liserons jaunes pâles et de fleurettes roses. 
En 1881, cette femme élégante aura fait confectionner la feuille de son éventail dans le même tissu que sa robe.

La jeune femme

Cette jeune femme accoudée à la cheminée porte une robe d'après-midi en coton couleur bleu paon. 
Cet imprimé créé en 1879 avec ces fleurettes et minuscules bouquets aux teintes ivoire, vert et rose annonce le tissu "Liberty" commercialisé à partir de 1884 par l'anglais A. L. Liberty.  

La femme assise

Cette femme est habillée d'une robe très printanière en coton à fond rayé blanc et bleu ciel et imprimé d'un semé de petits bouquets de fleurettes roses et bleues. 
Cet ensemble avec décolleté carré trouve son inspiration dans les robes de l'Ancien Régime.

La mise en scène

Dans cette atmosphère de salon où "Madame" reçoit, les visites se succèdent et les conversations s'engagent sur des sujets féminins, comme les derniers articles des journaux de mode ou la parution depuis 1879 des premiers épisodes du roman "Au bonheur des dames" d'Emile Zola

La tournure

Pour supporter le transfert vers l'arrière de l'ampleur du jupon et de la jupe, les femmes ont eu recours à partir de 1870 à un nouvelle artifice, la tournure dont l'ampleur ne cessera de croître durant plus de quinze années avec l'apport de jupon dit "queue d'écrevisse, de faux-cul ou "cul de Paris" et de pouf.

Comme pour cette tenue de visite vers 1885, nous avons par ailleurs choisi exclusivement des tissus en soie et des tenues dites d'après-midi ou de visite.   

La maîtresse de maison

Assise dans le sofa, "Madame" porte une robe très à la mode en 1880 en soie brochée au fond chocolat et à décor d'anémones bleues à effet argenté.  

La visite

Cette femme porte une robe dite "cuirasse" à la mode en 1879. En satin de couleur bordeaux, elle comporte une longue traîne chargée de bouillonnés, de smocks et de volants plissés.

Assortie à cette robe, une visite en drap de laine brodé de perles de verre et orné de franges de velours.

Ce style "tapissier" se retrouve également dans le sac en velours brodé de perles d'acier.

La robe à marcher

Cette jeune femme porte une robe à marcher, car plus courte de quelques centimètres pour faciliter la promenade. 

En satin de soie vert-bronze, cette robe en 1879 est agrémentée de très beaux façonnés à grands carreaux dans les tons anis, marron et vieux rose.

Son petit sac à ouvrage a été confectionné avec des graines végétales.

L'intime

Ce membre de la famille, car nu-tête, est habillé d'une robe de visite en taffetas de soie unie bleu roi. 
En 1882, la tournure est complétée d'une queue d'écrevisse.

La dame élégante

Cette invitée porte une robe de visite en satin de soie couleur châtaigne agrémentée d'applications de roses en velours. 

En 1884, la tournure a évolué vers un jupon dit "cul de Paris" ou "faux-cul" donnant aux femmes un profil d'oie et donnant à leur marche un mouvement très particulier.

Son chapeau dit "pot de fleurs" en feutre et velours est agrémenté d'un ruban en velours et d'une plume d'autruche.

La jeune femme

Cette jeune femme porte également une robe de visite en satin de soie lie de vin à décor de petits carreaux.

Nous sommes en 1885, la silhouette a évolué avec l'apport d'un faux-cul auquel s'ajoute un pouf bouillonné, faisant remonter en 1887 le postérieur plus haut que la taille.

La mise en scène

Ce minuscule salon reçoit les rayons du soleil qui traversent le vitrail venant ainsi apporter une petite touche orientale à cette pièce.

La fillette assise

Habillée d'une robe en ottoman de coton blanc agrémentée de multiples volants en broderie anglaise, cette fillette joue à la poupée, dont la robe est la même que la sienne.

La petite fille

Habillée d'une douillette à double boutonnage et large col, cette petite fille porte des guêtres molletonnées sur ses bas.

 La maison de Tante Léonie a eu un fort attrait durant ce "Printemps proustien", témoin cette file d'attente.
Pas moins de 2.600 visiteurs durant ces neuf jours d'exposition.

Les physionomies et les attitudes différentes données aux mannequins, l'ambiance créée dans chacune des pièces et la qualité de conservation de cette collection de costumes d'époque ont enchanté les visiteurs.

Réjane et Daniel ont rencontré un succès certain par leurs commentaires passionnés.

Rêveries bucoliques

Rêveries orientales