Les capots ou coiffes de coton ou de velours en pays d'Auray
Passion pour les couvre-chefs
Notre passion pour les couvre-chefs date des années 80.
Ce collectage était motivé alors par un certain désintéressement des cercles pour les coiffes mineures, les capots de travail et les coiffes à grandes ailes à la technique perdue du montage.
Kevrenn Alré
En 1996, nous dansions à la KEVRENN ALRE et présentions la suite "Mazurka" au concours, occasion de décliner plusieurs modes vestimentaires du pays d'Auray.
Réjane faisait partie des quatre "vieilles" portant ledit capot noir. Il ne s'agissait pas de capots anciens mais de reconstitutions pour la scène.
De notre collection, nous avons choisi de vous présenter deux modèles de couvre-chefs du pays d'Auray , appelés communément dans les cercles "capots d'Auray".
Avant d'en faire la description, il convient de lever un malentendu sur le nom de ces deux couvre-chefs, il convient de les nommer "coiffes" et non pas "capots". En effet, ces deux couvre-chefs n'ont rien de commun avec la famille des capots portés à Baud, Pluvigner ou Lorient.
Coiffe de coton ou de velours
Ces deux couvre-chefs sont des déclinaisons de la coiffe dite "jobelin" ou "tri kintr" du pays d'Auray.
Les coiffes de coton ou de velours étaient plus particulièrement portés pour le travail ou le quotidien.
Elles côtoyaient les coiffes tri kintr et les fichus. Il est parfois difficile de les identifier.
Coiffe et coiffette
Ces-dits capots ou coiffes de coton ou de velours du pays d'Auray se portaient sur une "coiffette" ou sous-coiffe, en tout point conforme à celle portée sous la coiffe dite tri kintr , mais en plus simple.
La coiffette était en toile fine ou en mousseline, mais elle pouvait être également en filet ou en tulle de coton;
Deux brides en tresse permettent le laçage sous le menton et deux lacets de serrage en tresse se croisent dans l'ourlet du fond de la coiffette.
Comme les coiffes tri kintr, les coiffes de coton ou de velours du pays d'Auray comprennent deux parties principales: une large passe couvrante et un fond avec fronces.
La coiffe de coton
Ledit capot blanc ou coiffe de coton est ici en tissu de coton blanc parfois façonné.
- La passe est très couvrante et comporte un large ourlet en périphérie. De même, "er pèhig" , un petit rectangle de même tissu est cousu intérieurement et vient renforcer la passe à sa jonction avec le froncé du haut du fond de la coiffe.
- Le fond est fortement froncé (environ 40 fronces) sur la largeur du petit rectangle . Sur l'envers et au tiers bas du fond de la coiffe, un lacet de serrage coulisse dans un passage de fils croisés au point de chausson et il ressort latéralement de chaque coté par des œillets avant d'être fixé par des épingles sur la passe en suivant la bordure intérieure des ourlets. Ce lacet permet de resserrer les fronces à la demande.
L'ensemble est entièrement cousu à la main, laissant présumer un travail domestique. Après un amidonnage assez fort, le repassage est effectué sur l'envers et un pli est marqué sur le médian de la passe, ce qui entraîne la présence d'un creux très visible sur les photos et le positionnement de la rangée de fronces du fond de coiffe.
La coiffe de velours
La coiffe de velours est souvent en tissu de lainage noir parfois façonné. La doublure intérieure est en toile épaisse de coton façonné aux fines rayures noir, marron, bleu et beige.
La passe est exactement de la même taille que celle de la coiffe de coton blanc. Un parement large d'environ 9cm de velours de coton bleu nuit est cousu en onglet. Par contre, un liseré en tresse noire borde souvent toute la passe.
Le fond est fortement froncé ( 40 fronces sur une largeur de 8cm). Les deux lacets de serrage en tresse de coton noir sortent du centre du fond de coiffe et y sont noués. Sur l'envers, ces lacets coulissent dans le même type de passage en fils croisés au point de chausson.
L'ensemble est cousu main, laissant présumer également une confection domestique.
Contexte du port des coiffes de coton ou de velours
Difficile de cerner le contexte du choix du port de ces coiffes de coton ou de velours: l'été plutôt que l'hiver, les femmes de la campagne ou celles des pêcheurs, les fillettes ou les femmes âgées, etc ....
Mais en schématisant, ces coiffes étaient plutôt portées par les fillettes et par les femmes au travail.
Les modes au fil du temps ont préparé plusieurs conférences sur les couvre-chefs, coiffes, capots et capotes.
Rédacteurs; Réjane et Daniel Labbé et Romuald Hervé