Madame Simone Morand
Nous avons rencontré Madame Simone MORAND en décembre 2000 dans son petit appartement de Rennes.
Elle souhaitait rencontrer un autre collectionneur pour prendre soin des coiffes qu'elle avait collectées depuis les années 30 dans le Pays Rennais.
Ce moment d'échanges fut, pour nous, très intéressant et enrichissant. Sa mémoire était exceptionnelle et elle nous a également fait partager ses souvenirs de recherche en matière de gastronomie et de musique bretonne.
Ses souvenirs
Nous prenons plaisir à l'écouter nous raconter sa passion pour l'ethnologie.
Son collectage avait été particulièrement précieux lors de la création en 1937 du Cercle Gallo Breton, dont elle fut la co-fondatrice et la présidente jusqu'en 1952.
Parallèlement, et entre 1940 et 1958, elle avait fait partie des informateurs ou correspondants qui collaboraient aux recherches de René-Yves CRESTON dans le cadre des travaux du laboratoire d'anthropologie générale de la faculté des sciences de Rennes.
Elle avait également travaillé à mettre en valeur les collections du Musée Départemental Breton de Quimper.
Elle avait fait paraître en 1979 son ouvrage sur les "Coiffes et costumes de l'Ancien Comté de Rennes".
La même année, elle avait fondé l'Ecomusée de Montfort-sur-Meu dont elle sera la directrice entre 1980 et 1983. Elle y présentera pendant vingt ans sa collection de poupées en costumes de Haute-Bretagne.
Les poupettes
Parmi les coiffes transmises par Simone MORAND, nous avons choisi de parler aujourd'hui de la poupette, plutôt que de la catiole ou de la polka.
En effet, trois coiffes se sont côtoyées dans le bassin rennais.
La poupette a rivalisé avec la catiole, puis la catiole a du rivaliser avec la polka.
La poupette a progressé uniquement dans la partie Est du bassin rennais, la catiole a envahi la totalité de ce bassin et la polka s'est étendue de la capitale rennaise vers les gros bourgs.
La poupette choisie
Il s'agit d'une poupette de mariage de la région de Vitré et de La Guerche qui a pu être portée dans le dernier quart du XIXème siècle.
Elle est en tulle mécanique fin entièrement rebrodé de motifs de fleurs et de rameaux feuillés et ombrés.
Et, pour son montage, nous nous sommes inspirés des croquis réalisés en 1844 par F.H. LALAISSE dans les environs de La Guerche et Corps-Nuds
Le fond
Le fond de cette poupette est relativement réduit avec un développé de 17cm .
Il est brodé en son centre d’une fleur entourée d’une couronne de fleurs en bouton.
Un fin lacet de serrage permet d'ajuster le port de cette coiffe.
La passe
La passe de cette poupette mesure 60cm d’envergure sur 25cm de largeur.
Les bords de cette passe sont festonnés
Un festonnage factice rappelle l’existence antérieure d’un volant qui aurait eu une largeur de 14cm
Le serre-tête
La poupette était portée sur un serre-tête, qui était fait dans un rectangle de toile fine (mousseline) , replié et cousu sur un coté. Un large ourlet servait de coulisse à un lacet de serrage.
Le serre-tête était souvent complété d'une visagière ici en tulle rebrodé.
Une fois posé sur la tête, ce serre-tête prenait la forme d'un bonnet pointu qui couvrait la totalité des cheveux lissés et tirés en arrière jusqu'à la nuque.
Le surplus des cheveux étaient rouleautés éventuellement sur un taupe de cheveux.
Rédacteurs: Daniel et Réjane Labbé