Robe d'après-midi vers 1909-1910
Cette robe d'après midi ou de visite est en foulard de soie pervenche imprimé de petits motifs très espacés en deux teintes de rose. La mode est aux effets étagés avec volants en plissé plat caché partiellement par un effet de sur-jupe terminée par un rang de franges souligné par trois rangs de soutaches.
Extrait d'un ouvrage de Mode en 1910 relatif aux matières:
"Mousseline de soie, satin à la reine, panne en velours, satin liberty, cachemire de soie, voile ninon (tissu de soie), crêpe de Chine, gaze Pompadour, loutre breischwantz (fourrure d'agneau), tussor, moire fluide, côtelés pelucheux, grosses neigeuses, diagonales glacées bleu et moire, pékinée, satin duchesse, satin soleil, satin Orion, charmeuse, drap impérial, etc..."
Tenue avec tunique vers 1911-1912:
Nouveauté très élégante, les tuniques en crêpe de Chine peint ou comme ici, en mousseline de soie et en dentelles métalliques. Elles sont indépendantes pour pouvoir les porter à volonté sur des robes différentes. Cette tunique est particulièrement intéressante par la richesse de sa composition. Deux accessoires sont prisés par les femmes élégantes, les gants et les ombrelles ou les en-cas (que Marcel PROUST appelle "en-tout-cas". Notre élégante a choisi des gants en agneau et en dentelles et une ombrelle dont l'écran est en surah ivoire bordé de satin et dont la poignée droite est en émail cloisonné. Ces deux accessoires ont vocation de protéger des actions du soleil la peau blanche de ces dames. Être bronzée à la Belle Époque n'est pas concevable, bien que les premiers hygiénistes prônent les bains de mer et les bains de lumière.
Extrait d'un ouvrage de Mode en 1910 relatif aux ombrelles:
"Ce qui est frappant, c'est leur grande simplicité, sans garnitures encombrantes, ils sont dorénavant adaptés à leur destination utilitaire. Leurs manches en bois laqué ou en jonc recourbé sont terminés en outre par une large roulette (sorte d'énorme bouton plat). Sur cette roulette peut figurer un masque aplati d'un singe, d'une chouette, des volutes de coquille de limaçon et, mis à la mode cette année là, des têtes de chien, de canard, de faisan, de merle, de cigogne, de hibou, de coq, etc.."
Costume-tailleur vers 1909-1910:
Le costume tailleur ou la robe-tailleur n'admet, pour les étoffes, ni variétés, ni fantaisie. Celui-ci est en drap aux nuances nouvelles de fin d'été dans les teintes mordorées avec application de soutaches ton sur ton aux motifs de fleurs et de multiples boutons décoratifs. Il s'accompagne d'un chapeau en crin noir monté sur sparterie, garni d'un oiseau au naturel et de plumes d'autruches noires, d'une plume blanche et de deux grandes plumes faites en tagal teinté vert et marron.
Extrait d'un ouvrage de Mode en 1910 relatif aux chapeaux:
"Les chapeaux en 1910 sont en crin tressé, en tulle, en paille de soie irisé ou multicolore, en paille yedda, en paille d'Italie, en paille de riz, en tagal, en sparterie ou en laiton. Ils peuvent atteindre un diamètre de 1m60 de circonférence.
Leurs garnitures sont faites soit en rubans, en fleurs, en plumes ou en paille tressée. Les plumes utilisées sont, entre autres, des plumes d'oiseaux de paradis, d'aigrettes montées en crosse, d'aigrettes couchées ou montées en "barbe de chat" ou des amazones pleureuses à brins noués dont l'extrémité seule sera frisée.
Les plumes se teignent dans toutes les nuances à la mode. Les chapeaux pourront également avoir des fantaisies telles que des cabochons, cocardes, losanges de paille, galons, etc..
Les voilettes sont en chantilly à grands ramages. A signaler : "Aussi aux femmes sensées, pour qu'elles s'en gardent, les tulles craquelés semés de larges feuilles ou de fleurs très espacées qui, à quelque distance, simulent les plus horribles affections cutanés, et, tantôt privent le visage d'un œil, tantôt mettent un trou noir à la place de la bouche".
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